L'histoire de votre jardin

Bonjour,
Je propose que chacun d"entre nous puisse expliquer l'historique de ce son jardin.
Le mien est une ancienne prairie sur laquelle ma maison fut construite.
Les anciens propriétaires avaient aménagé un jardin potager décoré par quelques rosiers et hortensias.
Le jardin actuel n'est pas encore totalement aménagé, mais devrait ressembler à quelque chose de bien différent d'ici quelques années.
Je suis sûr que certains membres ont beaucoup plus à raconter sur le passé, l'évolution, l'histoire de leur coin de paradis...

Ah j'aime bien l'histoire, la petite histoire et les anecdotes historiques.
Pour faire assez bref, c'est une ancienne propriété agricole sans doute gagnée sur la forêt entre le 13ème et le 17ème siècle, je manque d'infos. Il faudrait que j'aille consulter le dénombrement de Gaston Fébus, Comte de Foix-Béarn au 14ème siècle, véritable recensement et précurseur du cadastre, qui fait le descriptif de toutes les propriétés.
Certaines familles exploitent toujours les mêmes terres, celles de leurs ancêtres du 14ème siècle, mais je sors du sujet.
Le cadastre dit "de Napoleon" établi pour ma commune en 1812 montre comme actuellement encore dans la campagne des terres partagées entre labours, paturages, vignes et bois/taillis.
Au 20ème siècle les taillis se sont étendus et les labours ont reculé.
La vigne (classée AOC Jurançon depuis 1936, une des premières de France ) a été arrachée dans les années 70, les terres n'ont plus été cultivées.
Au début des années 80 tout est retourné à l'état de friches avec de très gros ronciers, des ajoncs et divers arbres et arbustes qui ont gagné depuis les bois environnants.
En 86 j'achète 4 ha. Autour de la maison il y avait des rosiers, des buis, des épicéas, un prunus, un verger de cerisiers, un Cortaderia, un Chaenomeles, un Forsythia et c'est tout.
Après nettoyage je n'ai cessé chaque année d'introduire de nouvelles plantes, avec ma folie furieuse des exotiques, en même temps que j'ai supprimé une partie de celles qui étaient là, pas du tout à mon goût.
Autour et près de la maison il y a les arbustes et les fleurs, le terrain devant la maison est aménagé comme un parc avec de grands arbres espacés et l'arrière est maintenu à l'état de prairie naturelle avec un peu de bois et taillis.
Le verger a été complété avec d'autres fruitiers.
Le jardin est mature maintenant et n'évoluera plus beaucoup.
Voila voila.

Une histoire sympa, de l'abandon par les agriculteurs à la réappropriation par un passioné, et 4 hectares, ça me laisse rêveur, moi qui n'ai que 1000 m2.
J'habite un quartier de Roquebrune Cap Martin qui s'appelle Carnoles, ce qui veut dire carnage, car on s'y est étrippé joyeusement il y a 2000 ans.
Le terrain d'origine doit dater du 13ème siècle, a été complanté d'oliviers sous lesquels devaient paître des moutons . Il devait y avoir aussi un peu de maréchage, car je suis le long d'un ruisseau temporaire, mais il y avait une source parait-il, en 1925 .
Mon jardin est un lot de 1000 m2 que mes parents ont acheté en 1960, suite à la division de la propriété d'origine qui faisait 1 hectare, et a été peut-être la dernière construite de la Belle Epoque, car on sait que la crise de 1929 a entierrement transformé la Côte d'Azur .
La grande villa à côté de chez moi a été construite en 1925, et autour s'étendait un jardin élaboré, car le chef jardinier n'était autre que celui de l'Impératrice Eugénie, résidente dans le Cap Martin et décédée en 1921, je crois . Il y avait donc déjà des plantes exotiques, comme Eucalyptus, Camphrier, Fejoa, Oreopanax et pas mal d'agrumes et palmiers, évidemment.
Le lot que mes parents ont acheté était à l'abandon depuis 20 ans, et il a fallu redéfricher.
Ma mère en a fait un jardin classique, avec rosiers, Pelargonium et plate bandes d'annuelles.
J'ai repris en main ce jardin en 1984, et je l'ai transformé peu à peu en jardin tropical, suite à la découverte d'un pépinièriste italien extraordinaire à seulement 15 km de chez moi, et aussi à mes visites répétées à des jardins botaniques comme Val Rameh ou Hanbury, à 5 km de chez moi . J'avais la chance de voir in situ ce qui pouvait être planté en pleine terre dans mon coin .
Maintenant, je sature avec autour de 600 espèces en culture, alors je freine au maximum les nouvelles introductions. Mais le jardin a atteint sa maturité, et il est très agréable d'y séjourner.

Mon jardin est une ancienne cour de brasserie (1898) qui fût par la suite aménagée en cour de ferme (1930) où on stationnait les véhicules agricoles.
Lors de notre arrivée, il n'y avait que du remblais minéral à la place de la terre et un énorme hangar qui prenait la moitié du terrain. Le jardin est très petit (600m²) mais a subi de grosses transformations depuis que nous y sommes car nous avons fait évacuer quelques 500 tonnes de remblais pour les remplacer par la même quantité de bonne terre arable. Cela fait 3 ans que j'aménage le jardin actuel qui est orienté sud-ouest, abrité du nord par la maison et complètement fermé par un haut mur d'enceinte, ce qui crée un petit micro-climat local.

On ne dira jamais assez l'extraordinaire intérêt d'un mur d'enceinte, les anglais l'ont compris depuis longtemps. J'ai eu la chance que mon lot soit bordé sur le côté est, celui des vents dominant de mer, les mauvais, par un mur de 5 m de haut. En 1925, il n'y avait pas de permis de construire !
Je le garde précieusement, avec toujours l'angoisse qu'un jour il ne s'effondre, car jamais on ne m'autoriserait à le reconstruire .

L'influence protectrice de murs sur un jardin est assez importante, surtout lorsqu'il se situe dans une situation exposée.
Mon terrain à la chance de se trouver dans une cuvette naturelle et lorsque le vent souffle dans les hauts arbres, on ne le ressent que très peu au niveau du sol. Mes musa aux feuillages intacts en sont les principaux témoins! Le revers de la médaille, les ruissellements d'eau durant l'hiver et l'obligation d'aménager des massifs surélevés...
Le terrain que je cultive est une parcelle de l'ancien domaine du château de mon village qui fût construit au 12ème siècle. Ce château a été incendié pendant la révolution française, reconstruit par la suite en pavillon de chasse qui subit lui aussi un incendie en 1966, pour connaître une nouvelle rénovation complète en 2007.
Je ne connais pas la date exacte du morcellement du domaine du château, mais cela doit remonter aux alentours des années 50 car mon terrain a été vendu la première fois en 1960. Cette partie du domaine que j'habite porte à l'origine le nom d'un lieu-dit : "la Busette", mais les gens appellent l'endroit " le domaine" car ici à Barbençon, le village est divisé en 3 parties bien distinctes : le domaine, le parc (ancien parc du château) et le village.
Ma maison a été construite en 1980 sur une parcelle boisée de 5000m² constituée d'épicea, de sapins, d'aulnes, de frênes et de charmes. Le terrain est bordé par un ruisseau alimenté par de nombreuses sources légèrement en amont. Trois étangs, alimentés eux aussi par d'autres sources, occupent la plus grande partie de mon terrain et les premiers propriétaires ont planté des saules pleureurs autour de ceux-ci mais n'ont jamais réellement aménagé le terrain car ils occupaient la maison à titre de résidence secondaire.
Quand j'ai acheté la maison en novembre 2003, le terrain était complètement à l'abandon. Les saules et les aulnes avaient envahi les parties aquatiques et terrestres et les berges étaient complètement à refaire. Les quelques plantations qui s'y trouvaient étaient représentées par 3 marronniers, 1 massif d'hémérocalles, 2 massifs de spirées japonaises ...
Depuis 5 ans, le jardin connait chaque année des aménagements plus ou moins conséquents et quelques projets sont encore en attente.

Comme j'ai deux photos enregistrées de mon jardin, je vous les passe, pour le plaisir .
Le jardin de derrière, ce matin . Il est fait pour les réunions conviviales, mais le tour des massifs peut prendre des heures si on commence à discuter entre passionnés :



Et mon balcon, réservé aux succulentes, car en plein soleil de 7 h à 15 h, heure où je viens de prendre la photo :



En même temps, on voit au fond le fameux mur de 5 m de haut, recouvert par un Bignone jaune à feuilles persistantes ( Macfafyena ungis-cati ) et Ipomoea indica.

Merci à vous tous de nous conter l'histoire de vos terrains, et de vos jardins.
Le mien est ... beaucoup plus récent.
Jusqu'en 2005, c'était la dernière parcelle libre sur une colline, exposée plein sud, à 200 mètres d'altitude, à coté d'un parc naturel inconstructible. La parcelle fait 1600 m² mais avec un dénivelé de 35 mètres entre le bas et le haut du terrain. Autant dire que l'instalation d'une pelouse était impossible!!!!
Cette parcelle était pour moitié arborée de pins maritimes, et pour autre moitié de maquis.

Pour ceux qui ont Google Earth, vous pouvez visualiser la maison aux références ci-après (faites juste un copié/collé et mettez-le dans "allez à" de google Earth):

41°30'09.25, 2°20'17.55

Ta maison venait d'être construite sur la photo satellite, non?
Très bonne idée de mettre le lien Google Earth, je n'y avais pas pensé.
Voici celui de mon terrain, moins net que celui de Poussin :

50°13'23.73,4°17'35.58

La photo a été prise l'été 2007. La maison quant-à-elle a été terminée en juin 2006.
Depuis, les plantes ont poussé, surtout dans les rocailles.

La vue de ta parcelle est relativement claire. Les plans d'eau correspondent aux 3 taches les + foncées, non?

Je viens de visiter les terrains de Poussin à Barcelone et celui de Kim en Belgique!
C'est super de pouvoir voir son jardin et sa maison vus du ciel!
Chez moi sur Google Earth, c'est tout flou, de loin ou de près...
Est-ce que d'autres membres ont un lien Google Earth bien net de leur terrain?

En France, il existe une couverture aérienne complète. Si certaines zones sont de mauvaise définition sur Google, il faut aller sur www.geoportail.fr , la définition y sera meilleure, bien qu'inférieure à la définition maximale de Google qui n'est disponible malheureusement que pour des zones limitées. Dans ces zones on peut voir les piétons, et je m'en sers pour regarder les plantes, notamment les palmiers qui sont bien reconnaissables.
Ce site propose également toute la France en carte IGN au 1/25000ème.

Dommage, je n'ai pas .

poussin a écrit:

Les plans d'eau correspondent aux 3 taches les + foncées, non?

Oui, les étangs sont assez foncés vus du ciel. Dans ton voisinage, les plans d'eau sont d'un beau bleu...
Ici, les piscines sont souvent couvertes et n'apparaissent pas par satellite!

Jean06 a écrit:

Dommage, je n'ai pas .

Jean, tu peux télécharger gratuitement le logiciel Google Earth, à partir d'ici par exemple :

Google Earth

Merçi, je vais essayer .