Bonjour tout le monde,
Cela fait maintenant quelques temps que je viens ici me délecter de vos post et de vos expériences toutes intéressantes.
En contre partie, voici mon premier post et ma petite expérience de culture d'arganier >
Argania spinosa.
J'ai donc tenté l'expérience dont voici le déroulement.
J'espère de tout coeur que cela vous intéressera et que certaines ou certains se lanceront dans cette culture.
De retour de mission dans l'Argana marocain, j'ai tenté de faire pousser la moitié des amandes que j'avais rapportée avec moi et dont voici quelques photos ainsi qu'un bref exposé de ce magnifique arbre si particulier et si peu courant.
L’arganier “Argania spinosa” est une espèce endémique du sud Atlantique Marocain.
Son nom "Argania" est associé au nom du village d’Argana dans les collines entre Marrakech et Agadir au Maroc et "Spinosa" montre que l’extrémité de certains rameaux se durcit en épines.
L’Arganier appartient à une famille tropicale (sapotacées). C’est la seule espèce ligneuse de genre Argania de cette famille.
L’
Argania spinosa est un arbre forestier épineux ne dépassant pas les 10 mètres de hauteur à tronc court et puissant, très souvent tourmenté.
J'en ai vu certains qui avaient le tronc tellement tourmenté qu'ils ressemblaient à de véritables sculptures végétales.
La ramification est très dense aux feuilles sub- persistantes.
Cet arbre possède une parfaite adaptation au sol et au climat aride de cette région.
Sa culture joue un rôle socio-économique très important. C’est une espèce fruitière-forestière à usage multiple dont la fameuse et honéreuse huile d'Argan.
L’arganeraie du Sud Marocain est sur le déclin puisque fortement dégradée par l’utilisation multiple et non contrôlée de ses produits (bois, feuilles et fruits) et par l'élevage des chèvres qui ne lui font pas de cadeaux (...)
Des programmes de cultures in vitro & in situ ont été mis en place pour tenter de sauver et de cultiver cet arbre si particulier.
"Les difficultés rencontrées dans sa multiplication en pépinière par le biais de graines, en raison de la dureté tégumentaire de son enveloppe qui peuvent retarder la germination pendant des mois ou des années après le semis (dormance exogène), et la propriété de l’embryon (dormance endogène) ont poussé plusieurs spécialistes à la recherche des méthodes plus adéquates pour favoriser une bonne germination de l’espèce. Dans cette étude, nous avons utilisé le trempage à l'eau chaude en vue de provoquer un choc thermique facilitant ainsi une fissuration tégumentaire et élimine l'effet inhibiteur de l'embryon et de comparer par la suite les résultats obtenues avec les graines trempées dans l'eau ordinaire et celles semis sans trempage." (MAAMAR KOUADRI Kaddour I.N.R.F – Station de Ténès - Maroc)
J'ai prospecté durant deux semaines 3 zones géologiques au sud de Imintanout.
J'ai été très surpris de ne pas trouver de jeunes arganiers.
Je présumme que les chèvres mangent les jeunes plants.
Voici quelques photos de terrains d'arganiers prises lors de cette mission.
Je trouve ces arbres magnifiques, non seulement de par leur longévité (plusieurs centaines d'années) mais aussi par les diverses formes de leurs troncs.
Ce sont véritablement des arbres qui inspirent le respect et la sérénité.
Et quel bonheur lorsque vous marchez en plein Argana sous 35/40°c et qu' un bel arganier vous tende ses branches pour vous mettre quelques instants à l'abris du soleil ...
Bref. Tombé sous le charme de cet arbre, j'ai entrepris de prélever quelques amandes et tenter de les faire germer en France.
J'ai sélectionné 3 sortes d'amandes : Des "tombées séchées de l'année", des "sèches très très sèches" et des amandes digérées par les chèvres.
Ensuite, ma méthode a été très empirique et basée sur du feeling à l'état brute (...)
Avant de les placer en semis, je les ai toutes ébouillantées pour provoquer un choc thermique et lever la dormance.
J'ai placé les amandes dans une mini-serre début juin, dehors au sud/est.
Le mélange terreux : 1/3 vermiculite, 1/3 perlite, 1/3 terreau de semis.
J'ai saturé le substrat en eau de source.
Début juillet, des 24 amandes semées, seule une plantule à montrer un intérêt pour le soleil Normand.
Il semblerait donc, que les amandes digérées par les chèvres (puisque c'est celle-là dont il s'agisse) soient l'une des clées de la germination.
Ceci reste encore à démontrer en renouvelant l'expérience plus sérieusement.
Dans tous les cas, je suis très heureux de vous présenter le premier Arganier Normand et j'espère que ce post (un peu long) vous aura intéressé.
Bonnes cultures à tous!